La chapelle Sainte-Menehould dans les champs

Menehould, septième et dernière fille du seigneur de Perthes naquit au Vème siècle dans une période troublée par les invasions. Le village de Perthes fut d’ailleurs détruit. A la mort de son père, elle se retira sur un domaine dont elle avait hérité à Bienville. C’est là qu’elle mourut en 490.

Elle avait fondé un petit oratoire, non loin d’une fontaine, à l’emplacement où, au XIXème siècle sera érigée sa chapelle. Elle y venait souvent, fort attentive au bien-être des habitants. Au IXème siècle son corps fut transféré au monastère de Saint-Urbain. Une relique fut rapportée en 1913 en l’église de Bienville.

La mémoire de Sainte-Menehould reste très populaire durant des siècles.

Le site de la chapelle, sur le plateau, au milieu d’un bosquet est remarquable. Outre la chapelle, il comprend une croix, peut-être érigée au XVIIIème siècle remplaçant une croix datant du Moyen-Age, et une fontaine dont l’eau avait des pouvoirs miraculeux, notamment pour les maladies des yeux ; de nombreuses inscriptions y sont gravées.

La croix, le bosquet -sorte de bois sacré- et l’eau sont des indices de la christianisation durant le  Haut Moyen-Age d’un lieu où il y avait eu sans doute un culte païen.

Nous sommes en 1849, la Révolution de 1848 inquiète les chrétiens qui craignent, comme ce fut le cas en 1793, une recrudescence d’esprit anti-religieux. C’est à l’abbé Cornu, prêtre à Bienville de 1844 à 1899 que nous devons la construction de la « Chapelle Sainte-Menehould-dans-les-Champs ».

Le dimanche de Pâques 1849, il annonce dans son sermon, son intention de construire une chapelle dédiée à Sainte-Menehould auprès de la fontaine qui porte son nom.

Il fait appel à la générosité des fidèles ; dès le lendemain, les promesses de dons affluent.

Cette construction fut rondement menée ; puisque commencée le 21 juillet 1849, la chapelle fut consacrée le 14 octobre de la même année : jour de la fête patronale correspondant à la mort de Sainte-Menehould.

Les pierres provenant des carrières de Brauvilliers et de Savonnières avaient été entreposées à Bienville, taillées et polies sur place puis transportées jusqu’à la fontaine. Les bonnes volontés ne manquaient pas pour ce transport qui nécessitait des attelages et de la main d’œuvre pour le chargement et le déchargement. La paroisse entière était en mouvement.

On creusa autour de la source pour retrouver un bassin ancien et le consolider ; on mit à jour et  on restaura  les marches d’escalier.

La bénédiction de la chapelle eut lieu le 14 octobre 1849, ce fut une grande cérémonie avec plus de quatre mille participants.

Les eaux de la fontaine ont longtemps été considérées comme miraculeuses. On retrouve des témoignages de guérisons dans les années 1875.

Les pèlerinages de la fête de Sainte-Menehould, furent très suivis jusque dans les années 1980 où les paroissiens se rendaient en procession sur le site. On continue de célébrer un office chaque année en octobre en souvenir.

Des visiteurs, des marcheurs  s’arrêtent à la chapelle.

Son entretien, son fleurissement sont assurés par des bénévoles de la paroisse.

La chapelle Sainte-Menehould des champs à différentes périodes

Documents :

  • archives municipales,
  • Bribes bienvilloises par Jean-Claude DUCOURTIOUX et Marie-Josèphe DEBOOS

Jocelyne SABATES-MAIGRET – Adjointe