Au fil des rues (2ème partie)

Les deux communes Eurville et Bienville, séparées par la Marne ont fusionné en 1972. Le quartier de la Folie dépendant de Bienville était jusqu’au 18ème siècle réservé aux personnes malades qu’on devait isoler. Il s’est développé au 19ème siècle pour loger les employés et ouvriers des Forges d’Eurville.

Des noms de rues portent le nom de notables

Certaines rues portent le nom de parcelles cadastrales portant le nom du propriétaire (Mayeur, Cosson, Priant, Marchand, champ Bodson ou Baudesson, Naslot, cour des Etienne…) d’autres rappellent des noms de notables : familles nobles, maîtres de forges, députés, maires) qui ont eu un rôle déterminant dans le développement de la commune notamment avec les usines d’Eurville et de Bienville.

Avenue du baron Lespérut :
Le nom de Lespérut est aujourd’hui presque oublié même si une avenue qui mène aux écoles en porte le nom.
Pendant 76 ans, de 1808 à 1884, trois barons Lespérut vont se succéder à la mairie d’Eurville. Les trois seront également conseillers généraux ; les deux premiers seront députés du Nord du département et le deuxième président du conseil général de la Haute-Marne. Les Lespérut et leurs descendants ont occupé le château de 1814 à 1934. Le domaine a été racheté par la commune en 1955.
 Avenue du baron Lesperut
Rue de Monicault :
Paul de Monicault (1840-1890) époux d’Alice Marie Lespérut, gendre du baron François Lespérut, co-propriétaire des usines.
Le bâtiment principal de cette rue, construit en 1789, était l’ancienne mairie-école de garçons, il y avait au-dessus du portail un beffroi et une cloche. De 1906 à 2006, ce bâtiment a servi de bureau de poste.
 Rue de Monicault
Rue Paul Jamin :
Paul Jamin  (1840-1879) maître de forges. En 1877, les Forges qui emploient 675 personnes dont 10 femmes et 40 enfants sont concédées à la société « Paul Jamin et Compagnie ». La famille de Paul Jamin possédait de nombreux bois en forêt du Val. En 1876 il fait construire à Saint-Dizier, rue de la Tambourine une usine de pointes, clous qui transforme une partie des productions des usines d’Eurville, mais ce dernier décède brutalement deux ans plus tard en 1879 à 39 ans.
 Rue Paul Jamin
Avenue Jacques Marcellot :
Jacques Marcellot (Paris 1861-Eurville 1953) industriel, député, maire de 1888  à 1944. Cousin de Pierre Jamin, il prend la direction de l’usine en 1879  et crée la société «Marcellot et Compagnie».
Il développe la production de fil de fer et de tôle ; en 1898  il rachète l’usine de Bienville.
En 1906 le nombre d’employés atteint son maximum : 723. A partir de cette date les effectifs sont en baisse : 360 en 1936.
Dans le cadre de la loi Loucheur, il fait édifier de nombreuses cités ouvrières.
– 1889 : société de musique puis sportive qui deviendra la Diane -un des plus anciens clubs de France -,
– 1895 : lumière électrique dans  les foyers,
– 1925 : adduction d’eau.
Jacques Marcellot a fait construire de belles demeures : villa des Forges où il réside, villa face au pôle médical, pavillon de chasse en forêt du Val, rendez-vous des chasses à courre  (préparation des attelages : cour des Equipages).
Son épouse, infirmière dévouée auprès des blessés de guerre est inhumée le 11 novembre 1918.
Son gendre Pierre de Rousiers est maire de Bienville de 1935 à 1953.
 Avenue Jacques Marcellot
Rue Robert Lemut : 
Robert Lemut (Epernay 1896 – château de Bienville 1969) maire de Bienville de 1953 à 1968. Continuant une tradition familiale, il suit une carrière militaire : lieutenant-colonel de chars, officier de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre 1914-1918 et 1939-1945. Bienville lui doit l’adduction d’eau en 1958.
 rue robert lemut

Documents : le siècle d’or du canton de Chevillon d’Hubert HUSSON, documents de Marcel MOUGEOT  et archives.

Jocelyne SABATES – MAIGRET