A l’origine, les villages d’Eurville et Bienville sont organisés en village-rue, typique de notre région avec des maisons souvent mitoyennes où le bétail allait paître d’où le nom de Grande rue à Eurville et Grand’rue à Bienville. Le hameau de La Folie situé entre les deux communes était rattaché à Bienville. La rue principale facilitait le déplacement et le transport des produits agricoles. Les pâquis sont des pâturages réservés en vaine pâture – droit de faire paître son bétail sur des terrains non clos dont on n’est pas propriétaire après la récolte. La date de vaine pâture était fixée par un arrêté municipal.
Les deux communes ont fusionné en 1972.
Au 19ème siècle, suite au développement industriel de notre commune, construction de deux usines, des maisons bourgeoises pour les maîtres de forge et les cadres ont été édifiées ainsi que des cités ouvrières de part et d’autre de la rue principale sur de nouvelles voies.
Ces rues portent des noms de lieux-dits (parcelles cadastrales : champ Bodson, ruelle Priant, nom du propriétaire), de personnes importantes pour la commune (Lespérut, Marcellot, Lemut…) ou de directions (route de Bayard, Narcy, Troisfontaines, Wassy).
Des noms de rues liés à l’environnement
Rue des Roises : dans des terrains marécageux, on cultivait le chanvre ou le lin, plantes textiles. Pour rouir ces plantes : séparer l’écorce des fibres textiles, on devait mettre les tiges dans des trous d’eau appelés roises. Le lotissement des Roises était particulièrement marécageux, au cours de sa construction, des murs de soutènement ont été mis à jour, ceci afin d’éviter les inondations dans le village.
Rue des Aulnaies : L’aulnaie ou aunaie est une plantation d’aulnes (ou aunes) arbre qui croît sur les sols humides, le long des ruisseaux.
Rue de la Haute Varenne à Eurville et rue de la Varenne d’en Haut à Bienville :
Les varennes étaient des terrains herbeux, buissonneux, impropres à la culture où l’on faisait paître le bétail, ils étaient aussi des terrains de chasse (lapin de garenne).
Rue des Pierres :
Appelée aussi autrefois rue des Cailloux ; par temps de grandes pluies des cailloux descendaient des champs pierreux et percés de carrières.
Rue des Minières :
Ce mot vient des mines de fer qui était extrait dans le bois Vidrine (à gauche sur la route qui mène à Villiers-aux-Bois). Des minières à fleur du sol ou souterraines rappellent ces travaux.
Rue du Crassier :
Le fer en fusion produisait des scories appelées crasse entassées en crassier. On utilisait ces déchets pour faire des chemins (chemin de Crasse qui conduit à la forêt du Val). Ces scories auraient été utilisées durant la Première Guerre Mondiale pour la construction de la Voie Sacrée (route menant de Bar-le-Duc à Verdun).
Rue des Chenevières :
Les habitants produisaient du chanvre dans une chenevière ; le chènevis étant la graine. Ils le filaient et le tissaient pour la confection de draps, la chenevière était une petite parcelle, située à proximité des habitations car elle demandait beaucoup de travail ; par la suite la chenevière a été utilisée en jardin potager.
sont situées dans le lotissement des Chenevières.
Rue du Gué Demoiselles (déformation du rue du Gué de Moselle) :
Du sable venant de Moselle était utilisé en fonderie, il n’y avait pas de pont entre St-Dizier et Joinville, un gué, passage à un endroit peu profond de la Marne permettait aux charretiers de traverser la rivière.
Rue de la Croix :
Auparavant appelée rue de la Briqueterie. Présence de cette fabrique de briques en haut de la rue.
Rue du Tivoli :
Le Tivoli était une guinguette située au début de la rue, démolie puis remplacée par les cités. Les jardins de Tivoli à Copenhague (Danemark) ouverts en 1843, situés au cœur de la ville sont une des attractions majeures.
Plusieurs rues n’ont pas livré le secret de leur nom ! La Calangeotte, la Folette, la Hugée, Hienlit.
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